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15/08/2017

Recherche d'identité

DISSENSION

10 mai 2015

Francis a tous les rôles. Il est père. Il a été fils. Il est l’ami, le collègue, le chef, le rêveur… Il est moi, je suis lui. Jour après jour, je me nourris de nos similitudes. Et j’explore nos différences.

A travers mes expériences personnelles, je vis les siennes. Tout se mélange,  et ne forme qu’une seule et même personne.

Francis refuse d’accepter sa dualité. Le pire en lui n’est pas le bien contre le mal, mais le masculin contre le féminin. Il veut correspondre à l’image de l’homme, selon la définition de la société de son époque. Pour lui, montrer sa part féminine est honteux.

Ce reniement systématique le coupe d’une partie essentielle de lui-même. Si elle tente de s’imposer, il la refoule avec une haine féroce. Ce combat intérieur s’ajoute à ses délires. Il s’invente une ennemie en chair et en os. Une femme qui va le réduire en bouillie. Seule son acceptation peut lui permettre de se reconstituer, et enfin de devenir complet et équilibré. Une épreuve longue, pénible, ponctuée de contradictions.

Quand j’étais enfant, je ne supportais pas que l’on dise : « Cette enfant. » Je voulais entendre parler de moi au masculin. Ainsi, je me sentais fière d’exister. Je retrouve dans mes écrits cette dissonance. A quel moment ai-je décidé qu’il valait mieux vivre « en garçon » ?

Francis Delphy, sous-marinier, aventures en mer, dauphins, écritureJe n’arrive pas à me répondre. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être comme mon frère. Destinée à devenir un homme, solide, charmeur, promis à responsabilités, futur chef de famille et d’entreprise. Influencée par les stéréotypes masculins trop répandus dans les années soixante, je ne pouvais pas trouver ma place parmi les femmes destinées à être « belle et tais-toi ! ». Mon refus a été net dès mon jeune âge. Pas de robes (les porter me rendaient très mal à l’aise), pas de bijoux, pas de poupées (les bébés braillards très peu pour moi), pas de coiffures compliquées (cheveux raides, coupés à l’épaule, souvent attachés). Je ne voulais pas jouer à la maman, ressembler à une princesse ou à une fée. Je préférais être un cow-boy, un indien, un pirate, un explorateur téméraire, un chevalier avec un beau cheval, puis plus tard un sous-officier dans un sous-marin en détresse…

 

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