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21/08/2016

Une personnalité tenace

bande dessinée, aventures, dessins,

IMPULSION (partie 1)

26 décembre 2011.

Il est revenu. Celui qui m’inspire le plus. Celui dont la vie étonnante mérite d’être enfin révélée. Parmi tous les personnages de mes histoires, il s’impose pour la quatrième fois. Je ne résiste plus. Je prends un petit carnet vierge dans mon armoire et je commence à écrire. Puis je le dessine, encore et encore en cherchant le détail pour arriver à une ressemblance parfaite. Je veux à nouveau donner vie à ce sous-marinier, sans imaginer que j’irai jusqu’au bout. Pourquoi ne l’abandonnerai-je pas à la fin de ce récit, comme je l’ai déjà fait à 15 ans, à 24 ans, à 38 ans ? Parce que j’ai déjà dépassé largement la moitié de ma vie, je réalise que je ne veux pas mourir sans lui laisser une chance. Si je l’écris, l’histoire de Francis Delphy continuera de vivre dans l’esprit de ceux qui le liront. Il devient ma garantie d’immortalité. La sienne surtout.

Les vrais héros de mon enfance ont toujours été masculins. Je les découvre dans les livres, m’attache à ceux de la télévision, m’imagine dans leur peau. Une petite fille dans un corps de mec. Soudain de la puissance, du charisme ! Alors tout est possible, même au travers du plus terrible des scénarios.

Enfant, j’aime explorer mes limites physiques. Courir très vite, sauter très loin, ou très haut… ou le plus bas possible quand je grimpe. J’aime me salir, dire des gros mots, avoir l’air costaud… enfin costaude. Je montre mes muscles à mon frère qui éclate de rire. Il me propose un bras de fer. Il gagne, mais je résiste et j’en suis fière.

Quand il pleut, je m’abrite sous un capuchon. Je cache mes cheveux longs derrière mon cou. Un enfant dit à l’adulte qui l’accompagne : « Regarde, le garçon, il court sur la route ! » Le garçon, c’est moi ! Héhé… Pour rentrer de l’école, je dois marcher durant vingt minutes si je ne traîne pas. L’immeuble où j’habite se trouve dans le haut de la ville. Souvent, je passe au feu rouge. Je répète volontiers cette phrase : les lois sont faites pour être transgressées. Mais je pense tout de même qu’il ne faut pas que cela porte préjudice à autrui. Mon éducation catholique émerge de temps en temps. A juste titre. Je préfère baser mes relations sur l’amour et l’amitié. La méchanceté me rend malade.

Fillette à peine scolarisée, je me singularise et aime bien être entendue. Dans la cour de mon immeuble, les enfants me demandent conseil. Mon imagination les attire. Notre terrain se prête à tous les jeux. Nous habitons presque à la campagne, là où la nature en défriche trouve encore une place. Je deviens la meneuse des gamins de mon âge, garçons et filles, et aussi des plus jeunes. A l’école, je suis aussi bien entourée. Mon signe du Zodiaque me correspond à merveille. Le roi Lion au milieu de ses sujets.

Mais un jour, le roi Lion change de zoo. Nous devons déménager. D’autres habitudes, un autre accent, et plus de béton autour de ma nouvelle maison, situé en pleine ville. Trop de changement. Je perds mes amies, et mes repères. J’ai de la peine à m’intégrer. Plus que jamais, je ressens le besoin de m’évader dans mes aventures imaginaires. Je dessine, seule dans ma chambre. Je raconte dans des cahiers entiers, des récits parfois tragiques, et d’autres qui me font rire. Je lis beaucoup de romans et de bandes dessinées. Activités casanières qui n’effacent pas mon plaisir de sortir, surtout par beau temps, mais souvent seule. Mes copines se comptent à peine sur les doigts d’une main.

 

A suivre... en septembre.

Votre Carine

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